Une gestion catastrophique de notre patrimoine et de nos ressources naturelles
L’Association des Amis du Mont-Racine a appris avec soulagement que l’Etat a renoncé au site éolien qui devait défigurer le Mont-Racine et qu’il a enfin reconnu explicitement sa valeur paysagère et patrimoniale. Par contre, l’association est très inquiète de constater que cela ne vaut pas pour Tête-de-Ran et la Vue-des-Alpes, qui constituent les zones de crêtes les plus accessibles et les plus fréquentées par les Neuchâtelois, été comme hiver.
Le concept 2010 prouve que malgré les bonnes intentions des services de l’Etat, il est impossible d’implanter des aérogénérateurs de ce format sur un territoire aussi exigu que le canton de Neuchâtel sans porter une atteinte grave au patrimoine : ce concept va à l’encontre des règles acquises par nos prédécesseurs pour la protection des paysages et de la biodiversité du canton puisqu’il prévoit de sacrifier de larges zones de nos crêtes protégées par le Décret de 1966 pour les couvrir de machines géantes. Elles auraient des impacts irréversibles sur les écosystèmes environnants et sur les paysages situés à des dizaines de kilomètres. La volonté de l’Etat de favoriser l’installation de sites éoliens sur notre territoire patrimonial dénonce une gestion très problématique de nos ressources naturelles.
L’Association des Amis du Mont-Racine met en garde la population des montagnes contre les manœuvres de promoteurs venus d’ailleurs qui sont parfaitement indifférents à notre environnement. Ils cherchent à acheter des droits sur des parties de notre territoire qui leur rapporteront gros, sans que ces opérations soient le début d’une solution à notre surconsommation électrique. Les aérogénérateurs relèvent d’une technologie très peu productive chez nous, donc faussement écologique. Elle doit son succès aux subventions qui lui donnent une excellente rentabilité financière. Des éoliennes neuchâteloises pourraient tout au plus servir d’alibi à notre gaspillage d’électricité et encourager la fuite en avant.
Les chiffres montrent que jamais les éoliennes jurassiennes ne pourront remplacer une seule centrale nucléaire et on se demande pourquoi on ne commence pas par mener une politique énergique d’économies d’électricité avant de sacrifier nos crêtes.
Association des Amis du Mont-Racine, La Chaux-de-Fonds, le 18 octobre 2010